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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 12:20

Un recueil d'articles de Robert Brasillach sur le cinéma, Chronique du 7e art,  a paru en février 2020 aux éditions Auda Isarn, préfacé Philippe d'Hugues (272 p.).

Disponible auprès des ARB, franco de port (bon de commande ci-dessous).

Philippe d'Hugues a présenté le volume, en compagnie d'Anne Brassié, au "Libre journal du cinéma" (jeudi 12 mars 2020), émission dirigée par Pascal Manuel Heu, que l'on peut écouter et télécharger sur le site officiel de Radio Courtoisie.

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Association des  Amis de Robert Brasillach

 

Nom et Prénom …...........................................................................................................

Adresse (si changement)……………......................................................................................
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Commande de « Chronique du 7e art » :  26 € (port offert)

 

- Règlement par chèque à l’ordre de Monique DELCROIX,  à renvoyer à
M. Delcroix - Boite Postale 19  - 60240 CHAUMONT EN VEXIN

ou

-  par virement : M. Delcroix, IBAN : FR 76 3006 6109 0100 0101 5700 381

BIC : CMCIFRPP

 

Publié par ARB - dans CINÉMA ARTICLES ARB
18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 14:42

Une erreur de datation s'est glissée dans le Bulletin des Amis de Robert Brasillach numéro 114 (hiver 2008 - printemps 2009). La lettre de remerciements de Robert Brasillach à André Cœuroy, reproduite page 18, a très certainement été écrite le 31 décembre 1935 (et non 1938), en réponse à l'article  « Musique d'écran », paru dans Gringoire le 27 décembre 1935 (n°375, p.17, rubrique « La Musique d'écran »).

Ledit article sera reproduit dans le numéro "Histoire du cinéma" des Cahiers des Amis de Robert Brasillach actuellement en préparation et à paraître fin 2011 ou début 2012.

Publié par ARB - dans ARTICLES
7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 09:28
Le Cercle du Six février vient de mettre en ligne "Un vieux Gaulois", article publié par Robert Brasillach dans Combat en avril 1936 (n°4). Nous le reprenons à notre tour.

On aura tout revu. Dans les événements honteux qui ont rempli le mois dernier les colonnes d'une presse insensée, tout Français raisonnable a eu, certes, de quoi s'émouvoir et s'inquiéter. Mais de quelle manière juger l'attitude de ceux qui nous gouvernent et de leurs valets? Comment ne pas se souvenir comme d'une suite d'infamies particulièrement répugnantes de tout ce que nous avons entendu? Il faut se rappeler, il faut se rappeler ce concours immense de sottise, de bassesse, de dangereuses illusions, de criminelles provocations, de manque de sang-froid, auxquels se sont livrés tous ceux qui devraient garder la tête libre.

Pour l'ensemble de la presse de notre pays, nous n'avons que du mépris. Mais il est peut-être bon que parfois ce mépris trouve à s'appliquer sur quelques faits robustes et nouveaux. Et nous les avons eus, ces faits nouveaux! Nous risquions d'oublier à quel degré pouvaient descendre ceux qui, ayant arraché à leur derrière leur plume de parade, s'imaginent aisément qu'elle leur confère des droits.

Ce fut un beau spectacle. On nous convia à admirer le discours le plus affolé qu'ait jamais prononcé un président du Conseil, au sortir d'une nuit d'orgie où il a cru trouver sans les complaisances d'une maison bien achalandée de flatteurs encouragements pour sa virilité. Et quelques jours après, après la suite la plus effrayante d'erreurs et de gaffes qu'ait pu commettre une diplomatie de chevaux de bois et de tir aux pigeons, on nous a demandé d'admirer la sagesse et la prudence françaises. Matamores gonflés de mots, les maîtres de la France l'ont fait descendre au rang d'une nation assistée, pleurant à travers l'Europe et quêtant son sucre d'orge ou son martinet. Tandis qu'à l'horizon se profilaient déjà des spectres redoutables, légion étrangère de toute guerre, fantômes à vendre et toujours vivants, fantôme du Rouleau compresseur, du Réservoir d'hommes, en attendant celui de la Tartine.

On a embrigadé à nouveau les vieux serviteurs qui ont fait la dernière guerre et feront la prochaine. Paris-Soir nous a conviés à lire les mémoires d'un déserteur allemand, et on nous a prié de respecter ceux qui nous gouvernent, parce qu'ils représentent la France. Mais je crois bien que la palme, dans ce concours général des sottises et des bassesses, la palme appartient à l'Intransigeant.

La lutte était sévère entre les deux grands journaux du soir: le premier avait pour lui la pornographie de famille, les jambes de Ladoumègue, les mémoires du bourreau de Londres. L'Intran ne pouvait lutter, l'Intran, par un coup de maître, réinventa le patriotisme. Le soir où Hitler pénétrait en Rhénanie, Louis-Louis Dreyfus publiait un article intitulé Caveant Consules. Il ne faudrait pas que ces lignes fussent perdues. La défroque révolutionnaire, les soldats de Valmy, les armées semeuses de liberté, reparaissaient à travers les égarements qu'impose à la plume un esprit qui sans doute a puisé son réconfort dans quelque eau-de-vie de grains. Et pour finir, ce petit-fils d'émigrés invoquait sans vergogne, les vieilles vertus de nos ancêtres les Gaulois.

Au moment où cet article parut, au moment où nous avions besoin de tout notre sang-froid, de telles phrases, emplies d'une telle suffisance inconsciente, de pareilles rodomontades (suivies de quel résultat! suivies de quelle mendicité, de quelle molle et dégoutante prosternation!) méritaient sans doute de faire leur effet. A dire le vrai, il se fit une sorte d'union sacrée contre le marchand simoniaque. De la droite à la gauche, on pria Louis-Louis Dreyfus de revenir à un peu plus de pudeur. Il se contente aujourd'hui d'inspirer les articles de son journal.

On nous apprend, au cours de l'histoire, que de temps en temps, le peuple pend les spéculateurs sur le blé. Dans la tristesse des événements, ces exécutions paraissent des oasis de justice et de fraîcheur. Mais je ne trouve pas que cela soit tout à fait suffisant lorsque les marchands deviennent professeurs de patriotisme et que les descendants des voleurs de grands chemins, qui ont détroussé successivement les Croisés et ces fameuses armées révolutionnaires, se mêlent de relever, par avance, "le moral de l'arrière". On rêve d'une justice qui inventerait quelques supplices inédits, et rigoureusement adaptés à la situation. Qui brûlerait M. Sarraut sur un bûcher de Dépêches de Toulouse, en compagnie, pour consoler son anticléricalisme, de quelques évêques français. Qui se transporterait en corps à Londres pour noyer M. Flandin dans la Tamise. Et qui, imitant Richard III, étouffant son frère, dans un tonneau de malvoisie, étoufferait Louis-Louis Dreyfus dans un sac de blé. Avec toutes les formes légales, naturellement.

Robert Brasillach

PS: - Voici une petite histoire morale. Le jour de la remilitarisation de la Rhénanie, M. Louis-Louis Dreyfus éprouva le besoin de s'en aller à confesse chez M. Léon Blum. Il prit un taxi, qu'il fit attendre à la porte pendant que son pape lui donnait l'absolution. Dûment béni, il se préparait à régler le chauffeur quand celui-ci, un brave Français, l'arrêta du geste: Vous êtes allé chez Blum? - Oui - Alors, je ne vous fais pas payer. Et il démarra avec un gentil sourire, ne se doutant pas qu'il avait transporté ce jour-là, dans son taxi, quelques milliards.

Bien entendu, c'est Louis-Louis Dreyfus qui raconte lui-même cette fable, les larmes aux yeux. Elle me paraît un assez joli symbole.
Publié par ARB - dans ARTICLES
5 septembre 1936 6 05 /09 /septembre /1936 19:53
COLONIES DE VACANCES – Robert Brasillach

Vous n’ignorez pas, ma chère Angèle, que beaucoup d’enfants, cette année, un peu plus qu’autrefois je pense, vont rentrer à Paris ou dans les grandes villes après avoir passé trois semaines ou un mois dans les colonies de vacances. Vous m’en voyez ravi, et ce n’est certes pas moi qui blâmerai les communistes d’apporter tous leurs soins à cette cure de santé. J’oserai même vous dire, et même si de tels sentiments doivent vous étonner un peu de ma part, que je suis assez obligé aux grévistes de l’autre mois d’avoir obtenu certains décrets qu’ils n’auraient jamais eus sans énergie. De cela je n’ai aucune reconnaissance au gouvernement de Front populaire : il s’apprêtait à prendre gaillardement la suite des gouvernements de conservateurs abrutis et de radicaux retardataires qui nous ont valu la législation sociale la plus arriérée du monde. Avant la guerre, Bebel le déclarait à Jaurès avec hauteur : les réalisations de la mo­narchie prussienne étaient beaucoup plus « avancées » que les rêves des socialistes. Et je ne parle pas de la Nouvelle-Zélande, de l’impé­rialisme anglais.

Vous me voyez donc admirateur des congés payés, et si je ne vois aucune espèce de raison (cela aussi, il faut le dire) pour qu’un vendeur de grand magasin gagne plus d’argent qu’un instituteur, qu’un professeur de collège, qu’un sous-lieutenant, je ne crois pas céder à cette abominable démagogie de l’égalité en me montrant satisfait de quelques conquêtes.

Quant aux colonies de vacances, elles posent d’autres problè­mes, et même de fort graves. Un peu partout, cet été, on a pu voir des gosses en rang s’égosillant à chanter l’Internationale sur les routes, et conduits par des garçons ou des filles ornés de l’étoile rouge ou de la faucille croisée au marteau. J’ai vu d’adorables moins de six ans lever le poing en signe de menace et nous crier aux oreilles, d’un ton tout à fait terrifiant :

Prenez garde ! Prenez garde ! C’est la jeune garde Qui descend sur le pavé!

Remarquez bien qu’il existe une de ces colonies de vacances que je connais un peu : elle a été établie voici quelque dix ans par une municipalité mi radicale mi modérée, et j’imagine qu’il ne doit pas y en avoir beaucoup en France de cette sorte à avoir eu des idées pareilles. Mais enfin, c’est un fait, il en existe au moins une, et on y envoie des enfants dont les parents ne sont pas censés tous communistes. Il y a même des enfants assistés. Tout cela, par la grâce de quelques pions, chante avec ensemble l’Internationale, siffle les automobilistes et les curés, lève le poing et ricane sur le passage des touristes. On peut trouver, sans désirer manger la jeune garde à la croque au sel, que c’est un peu excessif. Mon seul espoir, ma chère Angèle, est que, de même qu’on a formé des gé­nérations d’anticléricaux en mettant des garçons en rang au chant des cantiques, les moscovites formeront des antimarxistes au chant de l’Internationale.

Mais on peut aussi réfléchir, sans attendre d’aussi lointains ré­sultats. Je pense, ma chère Angèle, que j’ai rencontré aussi des colonies de vacances sur la Côte d’Azur. Elles ne chantaient point, elles n’arboraient pas d’insignes rouges. Etaient-elles neutres ou Croix de Feu ? Pas du tout. Mais si vous alliez à Nice, vous verriez que le parti communiste a fait placarder des affiches furieuses où il accuse les fascistes d’entretenir le touriste étranger dans l’idée qu’il y a des manifestations sur la côte : ainsi qu’on le sait, ce sont jus­tement des fascistes qui ont fait la grève dans les hôtels en juin et insulté la reine d’Espagne. Quand on rapproche ces petits faits, on comprend pourquoi les colonies de vacances, si bavardes dans le reste du pays, sont muettes en Provence. Il s’agit de ne pas effrayer le touriste, et tout cela nous confirme dans la triste pensée qu’on ne sera plus poli en France, bientôt, que par lâcheté.

Voyez-vous, ma chère Angèle, je ne suis pas très content quand je vois abrutir de pauvres gosses, au mépris de toute liberté, par quelques instituteurs esclaves de Moscou. Mais je pense aussi que nos conservateurs, qui s’affolent si aisément, ne l’ont pas volé, et ne l’ont pas volé non plus leurs complices les radicaux. Ils ont négligé la force, la santé de la jeunesse, et la jeunesse a été prise par ceux qui pensaient à elle, qui savaient comment la former. Ils n’y pensent qu’à cause de leur sale propagande, de leur sale parti, cela est sûr. Ils la forment en la rendant sotte et hargneuse. On est peiné de voir ces bonnes figures de petits Français, fils d’ouvriers, pe­tits-fils de paysans, ces garçons et ces filles naturellement aimables, naturellement souriants, toujours prêts à rendre un service, tou­jours prêts, surtout, à admirer ce qui est beau et même ce qui est luxueux, systématiquement endoctrinés pour la haine et pour l’in­jure.

Autour de moi, pendant que je vous écris, il y a une nuée de gosses du port, et ils sont très gentils : si je leur demande ce qu’ils pensent, ils lèvent le poing en riant. Autour d’eux, on est commu­niste, même si l’on ne vit, au sens strict du mot, que du luxe ; ils sont donc communistes. Ils le sont, sans doute, parce qu’ils s’ima­ginent que là est la justice, et le pain, et la paix, et la liberté. Mais ils le sont pour une raison plus profonde : ils le sont parce qu’on s’est occupé d’eux. Parce que, depuis la colonie de vacances jusqu’au bal du Secours Rouge, c’est le communisme qui s’est emparé de toute la vie sociale, des distractions et des jeux. Voilà le chef- d’œuvre : non point créer une colonie ou un bal, mais en devenir le maître. Ces fêtes innocentes qu’annonce le tambour de ville et qu’organisait jadis « la jeunesse du pays », elles sont organisées au­jourd’hui par « la jeunesse communiste ». Ainsi, peu à peu, on se réveille en pays soviétisé sans s’en rendre compte. Saluons sans ironie cette grande leçon.

Tant qu’on ne s’apercevra pas de ce qui est nécessaire pour la gaieté et la santé d’un pays, ma chère Angèle, la jeune garde des­cendra sur le pavé pour la grande peur des bourgeois, des munici­palités où l’on s’emplit les poches et où les impôts ne servent à rien – et je n’aurai pas le coeur de m’en étonner.

Je Suis Partout, "Lettre à une provinciale", 5 septembre 1936

 

 

Publié par ARB - dans ARTICLES
12 juillet 1936 7 12 /07 /juillet /1936 16:29
POUR UNE FÊTE DU TRAVAIL
Robert Brasillach – 12 septembre 1936

Non, ma chère Angèle, je n’étais pas à Garches, où, pour ama­douer les catholiques (les curés avec nous !), l’Humanité organisa de si curieuses processions, où des prêtres à faux nez de carnaval bénissaient la foule avec un balai de water-closet. Mais, si l’on met à part ces manifestations révélatrices, je vous avouerai que cette grande fête populaire m’inspire des réflexions qui ne sont pas tou­tes d’ironie. Vous le savez, je trouve profondément ridicules les prétentions esthétiques du Front populaire : elles aboutissent à des représentations théâtrales du dernier grotesque, où de bons musi­ciens servent de repoussoir à M. Romain Rolland, et où les pauvres écrivains de service, à commencer par Henri Jeanson, sont obligés de dire du bien de la Comédie Française et de Mlle Marie Bell, qu’ils avaient justement honnies pendant des années. Mais je n’ai pas tout à fait la même opinion au sujet des fêtes de l’été, et ces villages de vacances, voire ces derniers bals du 14 juillet, où toute une gaieté simple et charmante semble remise désormais aux mains de la jeunesse communiste, m’ont donné à réfléchir.

C’est une grande chose, ma chère Angèle, pour un parti, que de mettre avec soi les associations de pêcheurs à la ligne, les danseurs de la fête locale, en attendant les processions, les joueurs de boules et les concurrents de nage libre. Je le dis sans la moindre pensée de moquerie. Tant qu’on n’a pas avec soi la gaieté, on n’a rien. Et de même on n’a rien quand on n’a pas avec soi le travail. Et on a beaucoup lorsqu’on a réussi à joindre le travail et la gaieté.

M. Loisirs, me direz-vous, s’en occupe : je n’ai pas l’intention, ma chère Angèle, de vous dire du mal de M. Loisirs ; mais je n’ai pas non plus envie, pour le moment, de vous parler de lui. C’est à autre chose que je pense. Je pense au vilain tour qu’a joué M. Hitler aux socialistes de son pays en instituant pour le 1er mai une grande Fête du Travail. Comme nous sommes en Allemagne, elle est aussi une Fête du Printemps et de la Terre, une nuit de Walpurgis avec feux de joie et chansons, et je doute qu’un culte pareil, toujours un peu barbare, puisse s’implanter jamais en France. Mais pour la Fête du Travail, c’est autre chose.

Je crois vous l’avoir dit, ma chère Angèle, c’est une des grandes pensées de Léon Degrelle et du rexisme que de s’être emparé sans vergogne de quelques thèmes chers aux révolutionnaires, du dra­peau rouge, de l’air de l’Internationale et du nom de Front popu­laire. Ah ! comme je voudrais un chef national qui fût capable de comprendre la profonde portée, la nécessité vitale, d’une fête comme celle de Garches ! Ne nous moquons pas de ces kermesses, car une kermesse peut être charmante. On y va sans grand dessein préconçu, même pas celui de réclamer des avions pour l’Espagne. On y va pour s’amuser en plein air, et retrouver sur une plus vaste échelle la foire de village, unie aux foires de Paris, dans un air plus pur que ces dernières.

Je rêve, voyez-vous, d’un parti national, ou d’une union de par­tis nationaux, ou d’un groupe libre, de quelques hommes, assez audacieux pour organiser, au 1er mai prochain, une grande Fête du Travail. Elle pourrait être la première manifestation vivante de ce nationalisme social dont nous sommes, maintenant, pas mal à rê­ver. Je ne crois pas qu’il s’agisse là d’une utopie, et je pourrais vous dire un jour quelques noms auxquels je pense. Les partis natio­naux, ou soi-disant tels, avec leurs parlementaires et leurs politi­ciens, se sont laissé voler, et de trop grand gré, tout ce qu’ils au­raient dû défendre : la solidarité des travailleurs de toutes les clas­ses de la nation, et bientôt la protection de cette nation elle-même. Je crois que le premier obstacle à emporter dans la lutte, c’est, si l’on peut ainsi l’appeler, l’obstacle de la gaieté. Il ne faut pas qu’après avoir réussi à faire croire qu’ils défendaient les travail­leurs, des profiteurs lugubres du genre de Jouhaux réussissent à faire croire qu’ils sauront aussi les distraire.

Ce n’est pas, naturellement, dans nos conservateurs que j’ai quelque espoir pour comprendre la dignité du travail et le charme des fêtes populaires. Les conservateurs, comme disait le duc d’Or­léans, ont un nom qui commence mal. Mais, après tant d’efforts, un peu partout, on commence à comprendre que le véritable nationa­lisme est la plus hardie des révolutions. Je voudrais que cette révo­lution non sanglante, que cette révolution « progressive », comme disent les rexistes, eût ses fêtes et sa gaieté.

Je ne sais pas faire grand-chose, ma chère Angèle, je vous l’avoue humblement. Mais je saurai bien planter quelques clous, ou coller des affiches, ou vendre des bonbons. Je vous assure que je participerais de grand coeur à la première Fête du Travail organisée en France par un parti national. J’espère que vous voudrez bien y venir faire un tour de chevaux de bois, même s’ils ne tournent pas au son de l’Internationale, et même si les travailleurs réunis pour une journée de jeux ne songent qu’à la joie et à la paix de leur pays, et non aux moyens d’étendre au monde la guerre d’Espagne.

Je Suis Partout, "Lettre à une provinciale", 12 septembre 1936

 

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