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7 septembre 2020 1 07 /09 /septembre /2020 14:22

Les deux volumes de souvenirs de Robert Brasillach viennent d'être réédités chez Pardès : 

- Notre avant-guerre (préface de Peter Tame ; note, notices et iconographie par David Gattegno) ;

« "On n'a pas coutume d'écrire ses Mémoires à trente ans", déclare Robert Brasillach dans son propos liminaire à Notre avant-guerre. Mais, lorsque l'on mourra cinq ans plus tard...

Rédigé pendant ses loisirs forcés des premiers mois sur la ligne Maginot - entre septembre 1939 et mai 1940 -, Notre avant-guerre est, en reprenant les mots qu'il emploiera pour Le Voleur d'étincelles, « un album d'images » d'avant la Deuxième Guerre mondiale ; il s'attache à la richesse et à la variété du Paris des années 1920 et 1930. Apparaissent dans le panorama nombre de personnalités, artistiques, littéraires et politiques, bien connues, ainsi que d'autres, qui le sont moins. Les événements majeurs sont commentés par un fin observateur, lucide, qui sait relever le trait saillant des choses. Il s'agit de l'histoire sociale, politique, voire spirituelle, d'un temps, qui, pour révolu qu'il soit, n'en paraît pas moins bien proche de notre époque, temps fertile en talents de toutes sortes, en idées et en crises. Ces mémoires constituent encore une source d'informations incomparable et incontournable pour ces temps critiques de l'histoire de la France, pour cette période qui n'a pas fini de peser son poids de conséquences sur la nôtre.

L'auteur raconte ses écoles (le lycée Louis-le-Grand et l'École normale supérieure des années 1920), son entrée dans le monde journalistique, son engagement politique (surtout à partir du 6 février 1934), ses voyages - en Belgique, en Italie, en Allemagne et en Espagne -, sur un mode pénétré de nostalgie pour ce qui est perçu comme voué à disparaître. Il admet volontiers que c'était un monde troublé, mais dans lequel lui et sa génération ont vécu ce qu'il appelle « notre jeunesse » selon « les biens les plus précieux » de cet âge : « la fantaisie, l'ironie, la bohème, l'insouciance du lendemain ». Toutes ces « images » d'avant-guerre sont évoquées dans une prose lyrique, quasi poétique, qui ne manquera pas d'enchanter le lecteur d'aujourd'hui. »

- Journal d'un homme occupé (préface de Cécile Dugas) ;

« Robert Brasillach concevait le Journal d'un homme occupé comme une suite à Notre avant-guerre. Ces deux œuvres relèvent du genre des mémoires, dans lequel excelle l'écrivain, très sensible à tout ce qui fait l'atmosphère d'une époque ou d'une année. Cependant, il existe une différence non négligeable entre les deux chroniques. Notre avant-guerre est une oeuvre achevée et revue par l'auteur lui-même, qui en vit la parution de son vivant, en 1941. Le Journal d'un homme occupé, en raison de la fin tragique de Robert Brasillach, est un ensemble de textes, tous écrits par lui, certes, mais dont le montage a été réalisé, après sa mort, selon les instructions qu'il avait laissées. Les éditions Les Sept Couleurs en assurèrent la première publication, en 1955.

Le Journal n'en est pas pour autant une oeuvre mineure. De bons juges ont vu en lui un document historique de première importance. Il regorge, en effet, de notations qui révèlent, sans tricherie ni arrangement a posteriori, l'état d'esprit et le comportement des Français, depuis la défaite et l'armistice de juin 1940 jusqu'aux mois de l'Épuration en 1944-1945.

Le Journal permet aussi de comprendre l'itinéraire politique de Robert Brasillach durant l'Occupation. Cette oeuvre éclaire, en particulier, ce qu'a représenté la captivité pour l'écrivain : non seulement une épreuve personnelle, qui l'a séparé de son propre passé, mais aussi une épreuve pour la France, déjà saignée à blanc par la Grande Guerre et de nouveau privée de milliers d'hommes retenus prisonniers. Pour faire revenir les captifs, pour lutter contre la malfaisance sans égale du communisme, dont la vision de Katyn l'a plus que jamais convaincu, Robert Brasillach en appelle à une entente entre la France et l'Allemagne et, pour l'avenir, à une Europe des nations, respectées dans leur diversité.

Et puis, en sourdine, sans ostentation mais sans ambiguïté non plus, l'écrivain laisse parler sa foi catholique, dont les Poèmes de Fresnes seront l'aboutissement, à la fois douloureux et lumineux. »

Aristide Leucate a rendu compte de ces deux volumes sur "Boulevard Voltaire", le 6 septembre 2020, ainsi que Christophe Geffroy dans La Nef (n°329, octobre 2020, p.41, « La dérive d'un jeune intellectuel »).

Comptes rendus sur Notre avant-guerre :

« Jeunesse trépidante et tentation fasciste… L’avant-guerre de Robert Brasillach », par Camille Galic, "Polemia.com", 23 septembre 2020 ;

- « "Notre avant-guerre" réédité. Histoire d'une génération d'exception », par Francis Bergeron, Présent, 5 septembre 2020, p.12 ;

- par Bernard Cattanéo, Courrier de Gironde, 2 octobre 2020, p.11 ;

- « Notre avant-guerre de Brasillach » (rendant aussi compte du Théâtre complet et de Traductions de Shakespeare), par Robert Spieler, Rivarol, n°3441, 7 octobre 2020, p.10-11 ;

- par Olivier Maulin, Valeurs actuelles, n°4382, 19 novembre 2020, p.61 ;

- « Témoin oublié », par Philippe Mesnard, Politique Magazine, n°197, décembre 2020, p.52 ;

« Nostalgie et fascisme », par Ange Appino, L'Incorrect, n°37, décembre 2020, p.78.

Compte rendu sur Journal d'un homme occupé :

« Une suite, brillante, à Notre avant-guerre », par Francis Bergeron, Présent, 24 janvier 2020 ;

- Journal de bord de Jean-Marie Le Pen, n°597, 3 décembre 2020 (à partir de 19').