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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 17:02
Bonne nouvelle pour les partisans d’une réhabilitation politique de Robert Brasillach, question sur laquelle les ARB, en tant qu’association littéraire, restent neutres, tout en fournissant autant que possible les pièces pour alimenter le débat : Bernard-Henri Lévy vient de nouveau de plaider, en faveur d’un intellectuel, pour une absolution de l’adhésion « dans sa jeunesse, aux funestes théories de la violence révolutionnaire ». Dans une énième tribune en faveur de Cesare Battisti, parue dans son « bloc-notes » du Point (n°1942, 3 décembre 2009, p.178, « Lettre ouverte au Président Lula sur le cas Battisti »), il écrit en effet : « nombreux sont les juristes qui, après examen du dossier […], estiment plausible, je dis bien plausible, son innocence ; en sorte que vous courez aujourd’hui le risque de voir un homme dont le seul crime serait, dans cette hypothèse, d’avoir adhéré, dans sa jeunesse, aux funestes théories de la violence révolutionnaire finir ses jours en prison. »

Ainsi, aux yeux du Philosophe, Cesare Battisti ne devrait-il pas risquer d’être emprisonné pour avoir incité au crime ses compagnons d’armes, par ses écrits et prises de positions idéologiques, pour autant qu’il n’ait pas lui-même mis à exécution ses mots d’ordre terroristes. Dans le cas de Robert Brasillach, il est non seulement « plausible », mais même certain qu’il ne prit jamais les armes, si ce n’est pour aller se battre contre les nazis en 1939 (n’ayant pas suivi les exemples de sabotage ou de désertion du Parti communiste inspirés par le pacte germano-soviétique, tel celui de Maurice Thorez), et qu’il paya son adhésion au fascisme d’une salve de fusils un petit matin du 6 février. En toute logique, BHL devrait donc s’indigner, avec tous les trémolos dans la voix dont il est capable, que Robert Brasillach ait été exécuté pour ce « seul crime », similaire à l'"erreur de jeunesse" de Battisti (après celle du quadragénaire Polanski...), et militer, avec toute la fougue qu’on lui connaît, pour la réhabilitation de l’écrivain.

Comme quoi, Bernard-Henri Lévy n’imite pas seulement François Mauriac sur la forme, il va même en l’occurrence plus loin que Saint-François des Assises !

PMH.

 

Publié par ARB - dans REVUE DE PRESSE